Estaimpuis: quarante ans parmi les pompiers

www.nordeclair.br a écrit:L’exercice programmé ce lundi soir à Estaimpuis n’en était pas un! Sirènes hurlantes, les volontaires du poste d’Estaimpuis ont salué à leur manière leur lieutenant Jean-Claude Mahé qui part à la retraite le 30 juin... après quarante années de service...

“ Je suis content de m’arrêter. À 60 ans, la condition physique ne suit plus nécessairement, même si la passion demeure ”, explique Jean-Claude Mahé.

Le lieutenant est un homme heureux. Satisfait du boulot accompli depuis quarante ans.

A Péruwelz pour commencer et à Estaimpuis depuis 1983. Ému également de l’hommage qui lui a été rendu lundi soir sur la place d’Estaimpuis, à sa descente de voiture, véhicule qu’emmenait Pol Lowagie, commandant des pompiers de Mouscron. Une haie, un cadeau, un repas pour le saluer. “ Au sein de notre service régional, Jean-Claude a toujours fait l’unanimité ”, commente Pol Lowagie, “ avec lui, je suis toujours venu à Estaimpuis en étant détendu. Devenir pompier volontaire à la fin des années 60 et être encore là 40 ans après, c’est être parvenu à vivre les transformations de la société et du corps des pompiers. Mais dans tous les cas, l’âme des pompiers doit rester, cette âme on ne la trouve pas dans des livres. Elle a toujours existé à Estaimpuis ”.

Jean-Claude Mahé, pompier à Péruwelz dès 1969, a intégré le corps estaimpuisien en 1983, un an après sa création. Il en est devenu chef de corps en 1987.

Des souvenirs, il en a plein la tête. Des interventions dramatiques, sur lesquelles il souhaite ne pas trop s’étendre. “ Je me souviens à mes débuts du décès d’une fillette dans le canal Nimy-Blaton et le dramatique incendie d’une maison à Bailleul qui a causé la mort de deux enfants. Ce sont des interventions qui marquent les esprits à jamais. Il n’y a rien de pire pour un pompier qu’une intervention qui se termine sur le décès d’un enfant ”. Il évoque plus volontiers ses débuts, “ lorsque l’on partait en intervention depuis Estaimbourg, le garagiste Rousseau faisait tourner le moteur avant notre arrivée dès qu’il entendait la sirène dans la rue. Le véhicule était à l’époque stationné dans son atelier. Depuis, le métier a évolué. Sur le plan technique, nous sommes aujourd’hui bien équipés. Là où nous partions jadis avec une scie et une disqueuse, nous intervenons avec des pinces hydrauliques. Une évolution qui s’est faite dans le bon sens. Tout s’est professionnalisé, la formation est plus dense, le résultat ne se fait pas attendre dans la manière avec laquelle on mène une intervention ”.

Jean-Claude Mahé ne se fait pas de souci pour l’avenir du corps.
“ J’ai vraiment vécu de bonnes années avec les copains. Je pars et je ne serai pas une belle-mère pour mon successeur. Ceci dit, je viendrai encore à la caserne le samedi soir au moment de la relève des bips et le dimanche matin j’irai à Mouscron ”. Pour son départ, Jean-Claude Mahé a reçu de quoi s’offrir un nouveau vélo, qui est le bienvenu, “ de manière à affiner ma taille. J’ai promis de perdre quelques kilos ”, sourit-il