Aide aux Sans Abris

Une action qui nous prend beaucoups de temps.....

Toujours plus de sans-abri dans les rues
REPORTAGE GRÉGOIRE COMHAIRE

Mis en ligne le 26/12/2009

Depuis plus de vingt ans, Daniel Halconruy vient en aide aux plus démunis. L’opération thermos sert 150 repas chauds par soir à la Gare Centrale.
En août 2008, la crise financière frappait brutalement la planète. Pas grand-monde n’avait vu venir le coup. Il y a un an, “La Libre” était allée à la rencontre de ces gens et de ces institutions qui étaient en première ligne. Où sont-ils aujourd’hui ? Comment ont-ils traversé la crise ? “La Libre” est retournée les voir pour saisir leurs espoirs, leurs craintes, les stratégies qu’ils ont développées pour s’en sortir. On retrouvera leurs témoignages au quotidien tout au long de la semaine.


Nous l’avions quitté l’année dernière dans le grand couloir de la Gare Centrale à Bruxelles. C’est au volant d’un bus de la Stib que nous le retrouvons cette fois. Une place pas tout à fait saugrenue puisque c’est ainsi qu’il a commencé sa carrière, il y a 34 ans. Une carrière qu’il poursuit désormais plusieurs échelons plus haut, mais avec la même passion.

Comme chaque année depuis plus de vingt ans, Daniel Halconruy mène une double vie durant la saison d’hiver. Une double vie, mais dans le sens le plus noble du terme. Le jour, les 6 000 agents des transports publics bruxellois le connaissent en effet comme leur “directeur de l’uniforme”, chargé de veiller au respect par tous, du règlement de travail et de l’image de la société auprès des clients. La nuit, ce sont les 800 sans-abris de la capitale qui le côtoient comme président de l’Opération thermos.

Thermos. Une belle aventure, démarrée en 1987 par un groupe de scouts, et qui fournit depuis lors, six mois par an, quelque 150 repas tous les soirs aux plus démunis dans le couloir de la Gare Centrale. L’année dernière, Daniel Halconruy était encore une fois sur le pont comme tous les soirs d’hiver depuis 21 ans. Au milieu du flot de voyageurs qui se pressaient dans le courant d’air glacial de la gare, les bénévoles de l’Opération thermos préparaient la distribution de repas.

Au menu ce soir là, carbonnades flamandes, soupe, puis tarte aux pommes et café. Et dans la file, on ne trouvait pas que des sans-abris mais aussi de nombreux citoyens émargeant au CPAS, et n’ayant tout simplement pas assez d’argent pour acheter de la nourriture chaque jour. “J’ai 900 € par mois. Une fois payés le loyer et les charges, je n’ai plus que 200 € pour nous nourrir, ma fille et moi” nous avait ainsi expliqué une petite dame du quartier des Marolles. La récession frappait alors de plein fouet l’économie mondiale, jetant à la rue et dans les files des soupes populaires un nombre croissant de désoeuvrés et de victimes innocentes d’un système économique au bout du rouleau. “Ce n’est que l’année prochaine que l’on ressentira véritablement les effets de cette crise”, prédisait Daniel Halconruy. Il ne s’était pas trompé.

Novembre 2009, l’opération Thermos reprenait une fois encore après six mois d’interruption durant la belle saison. Et au premier jour de la reprise de la distribution de repas, 120 personnes se pressaient déjà à la gare. Du jamais vu pour un début de saison ! “Parmi eux, on a même vu trois indépendants qui ont tout perdu en quelques mois et qui sont maintenant à la rue”, explique-t-il.

Le nombre de désoeuvrés va donc croissant dans les rues de la capitale, laquelle peine de plus en plus à trouver un toit à tous ses sans-abri lorsque la température descend en dessous de zéro. Voilà pourquoi les bénévoles de l’opération Thermos, en collaboration avec ceux de la Croix-Rouge de Woluwé-Saint-Lambert, ont décidé de se mobiliser pour offrir eux aussi quelques lits à ceux qui n’ont nulle part où aller.

Lorsque, comme aujourd’hui, le dispositif d’accueil de nuit est saturé à Bruxelles, la Croix-Rouge de Woluwé saint Lambert ouvre donc deux dortoirs de 12 lits chacun dans ses locaux. Ces 24 lits sont ensuite proposés aux sans-abris de la Gare Centrale par les bénévoles de Thermos. Une fois inscrits, les 24 heureux élus n’ont donc plus qu’à se rassembler devant la gare pour attendre Daniel qui vient les chercher au volant de son bus, emprunté pour l’occasion au dépôt Delta. Direction les douches communales de Woluwé-Saint-Lambert, première étape du périple. Arrivé sur place, le petit groupe descend du bus et fait la file devant les bénévoles de la Croix-Rouge qui leur distribuent savon, essuie, slip et chaussettes propres.

Pendant que chacun s’en va faire sa toilette à son aise, Daniel et l’équipe de la Croix-Rouge nous relatent les difficultés matérielles rencontrées pour mettre en place cette opération d’urgence. Pas facile en effet de mobiliser sept jours d’affilée tant de bénévoles acceptant de passer la nuit au dortoir, tout en conservant une activité professionnelle en journée. Pas facile non plus d’assurer en journée la lessive des draps, et des essuies ainsi que l’approvisionnement en sous-vêtements et en chaussettes propres pour 24 personnes tous les soirs. Et puis surtout, pas facile de garder le moral et l’énergie, quand on consacre l’ensemble de son temps libre à faire tourner une opération d’une telle envergure, et cela sans aucun subside.

Chacun sort au compte-goutte de la douche, propre, rasé et satisfait de ce moment agréable passé sous l’eau sans devoir se presser. Moyenne d’age : 30 ans. Profil : aussi divers que peut l’être la population. Mais si aucune classe sociale n’est à l’abri d’un drame personnel, c’est souvent le même engrenage qui conduit à se retrouver à la rue. Un enchaînement d’événements qui surviennent avec une rapidité telle, qu’il est souvent difficile de l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. “A chaque début d’hiver, on découvre de nouveaux visages à la Gare centrale”, poursuit Daniel Halconruy. “Ce sont souvent des jeunes en rupture avec leurs parents. On rencontre également de plus en plus des personnes qui ont perdu leur emploi”, ajoute Nicolas, bénévole de la Croix-Rouge de Woluwé. “Et une fois qu’on se retrouve à la rue, on a souvent trop honte pour demander de l’aide à sa famille.”

Il est 23heures, le bus reprend la route pour amener ses passagers vers leur destination finale. Dans les locaux de la Croix-Rouge, une grande marmite de soupe, et un plateau rempli de cougnous les attendent. Daniel Halconruy reste un peu, plaisante avec les bénévoles puis repart dare-dare vers le dépôt Delta, et puis sa maison d’Auderghem, trouver quelques heures de repos bien mérité.

A 5h30, il sera à nouveau debout, prêt à repartir dans l’autre sens chercher ses vingt-quatre passagers pour les redéposer dans le centre-ville, “à l’endroit qu’ils souhaitent selon un trajet bien défini !”. Serait-ce la nostalgie de ses années comme chauffeur Stib ? Plutôt la volonté d’offrir un peu plus que le gîte, à des gens qui manquent aussi cruellement de chaleur, d’écoute et d’affection. “On ne souhaite pas mettre les gens à la porte dès que le jour se lève comme ça se fait ailleurs”, explique-t-il, espérant tout de même que les pouvoirs publics aient, à l’avenir, suffisamment de moyens pour offrir un toit à tout le monde durant les périodes de grand froid.

La Libre Belgique 2009

Mise à disposition de lits à Bruxelles

Au vu des conditions météo toujours très rigoureuses, les volontaires des sections locales de Bruxelles interviennent au sein des différents dispositifs déjà mis en place pour soulager la détresse de personnes sans abris de la capitale.

Depuis le 8 janvier 2009, la section locale de la Croix-Rouge de Woluwe-St-Lambert, en collaboration avec les services communaux, certaines grandes surfaces et l’ASBL Soleil d’Hiver :

Assure, entre 20h30 et 22h la distribution de boissons chaudes et de repas à la gare centrale
Assure la prise en charge des sans abris vers la section locale où 20 lits sont mis à disposition pour la nuit (dont 8 places pour les personnes qui désirent être accompagnées d’un animal).
Pour les personnes qui souhaitent prendre une douche, un transport est également organisé avec le soutien de la STIB vers un bâtiment communal où un accès aux sanitaires est assuré
Offre un petit-déjeuner aux personnes accueillies et organise le transfert du retour vers la gare centrale
Ce dispositif est assuré pour une période indéterminée encore à ce jour. A noter également qu’à la demande du Ministère de la Santé publique, l’ensemble des volontaires secouristes des sections locales de Bruxelles dispenseront également des soins légers aux personnes hébergées dans les différents centres ouverts par le Samu Social (CASU) et ce, jusqu’au 31 mars prochain.

www.croixrouge.be

Le local, situé sur la rue du Poinçon, sera accessible à partir de 20h30 et dispose d'un réfectoire où seront servis tous les soirs un repas chaud, comme c'est déjà le cas dans les trois autres lieux d'hébergement du CASU. La Croix-Rouge de Woluwe a également proposé 20 places supplémentaires au CASU pour les nuits à venir en cas de besoin, explique Yvan Mayeur. Enfin, l'initiative individuelle du propriétaire d'un hôtel du centre-ville a offert "un véritable bol d'air frais à une cinquantaine de sans-abris, en mettant gratuitement 20 chambres à la disposition du CASU cette nuit", a expliqué Pascale Pereita.

www.rtlinfo.be

La Croix Rouge a fait savoir, en réponse à la demande du SPF Santé Publique, assumer les petits soins de type secourisme au sein du Casu, sous la responsabilité de la Santé Publique. La Croix Rouge est également prête à ouvrir 20 lits, si nécessaire.
La section de Woluwe St Lambert de la Croix-Rouge a maraudé le mardi soir à Woluwe-St-Lambert où des situations leur avaient été signalées. Suite à des contacts avec personnes sans abri (qu'ils connaissent bien à travers l'organisation des repas à la gare centrale) refusant l'hébergement au Casu, à l'asile de nuit ou dans d'autres structures 'conventionnelles', ils ont décidé d'ouvrir quelques places d'urgence à Woluwe-St-Lambert pour ces personnes.

www.telebruxelles.net

Et bien voilà ce que devrait être la CRB a travers le pays!
Félicitations a toutes ces initiatives!

Thermos... 1987... je me souviens... jeune certe mais j'y étais avec ma chemise bleue et mon foulard... très enrichissant comme expérience... si plus de gens pouvait se rallier a un tel mouvement cela permettrait un meilleur roulement et moins d'épuisement pour les rares qui donnent leur temps à la gare centrale ou ailleurs.

Certe!!! plus de section devrait y mettre la main à la pate!

on5crb a écrit:Et bien voilà ce que devrait être la CRB a travers le pays!
Félicitations a toutes ces initiatives!

Bien d'accord avec toi on5crb ;-)


Bravo pour cette initiative Gil!!!!!