SRI de Verviers : départ du sapeur Edmond Derpin

Mercredi, Edmond Derpin a fait sa dernière garde. Le coeur gros. C'est forcé par la limite d'âge qu'il quitte la caserne des pompiers.


Jamais, jusqu'à présent, un pompier du service régional d'incendie de Verviers n'avait servi jusqu'à l'âge légal de la pension. Tous sont partis à la retraite avant la date « fatidique » de leurs 65 ans. Tous, sauf un. Et s'il avait pu, Edmond Derpin serait allé au feu pendant encore bien des années. Mais non, il ne pouvait pas. Atteint par la limite d'âge, c'est contraint et forcé qu'il a entamé sa dernière garde, de 24 heures d'affilée, mercredi matin. Le coeur gros, très gros.

« Non, non, ce n'est pas moi. C'est sûrement pour mon fils que vous venez », nous lâche-t-il d'entrée (un de ses fils, Christophe, est lui aussi pompier à Verviers). « Non, pas de photo ! Pas question. Désolé. Et je n'ai rien à dire ». Le doyen des pompiers verviétois pourrait apparaître un brin bourru. Plus de la timidité qu'autre chose, avec peut-être aussi, déjà, de la nostalgie.

Question : quelle est l'intervention qui l'aura le plus marqué au fil de 30 ans de service ? « Je ne me souviens pas, je n'ai pas de mémoire », répond-il - ou, plutôt, ne répond-il pas - , s'en tirant chaque fois par une pirouette teintée d'humour.

Finalement, s'il y a une chose qu'il accepte de dire, et même de répéter, se résume en un mot : « Camaraderie ». Celle qui anime son peloton. C'est d'ailleurs pour faire plaisir à ses « potes » qu'il acceptera de poser pour une photo avec eux. Mais pas question de revêtir la tenue d'intervention. Jusqu'à ce que des « potes » aient l'idée de déclencher une fausse alerte. Alors là, ni une ni deux, Edmond Derpin enfile sa tenue, sans plus se soucier d'être photographié dans le feu de l'action, et sans encore comprendre qu'il a été « piégé ». Éclats de rire garantis.

« Edmond, c'est un très bon vivant. Dans et en-dehors de la caserne, confirment tous ses collègues. Mais, attention, on sait qu'on peut toujours compter dessus ! Ce matin encore, pour sa dernière garde, c'est lui qu'il est monté par les escaliers en haut d'un building où il y avait un petit incendie, pour assurer une ventilation des fumées par le toit. Et il tient une de ses formes physiques ! Au badminton, il faut se lever tôt pour le battre. Même chose pour le jogging. Ce matin, nous sommes allés courir au parc de Séroule ; eh bien, ce n'était pas rien de le suivre ! C'est un monument qui quitte la caserne. Ça va nous faire bizarre. Sans lui, il va faire vide... »


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Bonne retraite Edmond !

Yves

Lui souhaite une bonne retraite