Vingt policiers agressés par mois à Charleroi

www.lavenir.net a écrit:Insultes, coups, rébellion... Les policiers carolos en voient de toutes les couleurs. Ils sont vingt, chaque mois, à en faire les frais.

Le métier de policier est loin d'être une sinécure. Dans une métropole comme Charleroi, les inspecteurs du service intervention sont confrontés quotidiennement à des situations tendues, voire dangereuses pour leur propre sécurité. Disputes conjugales, personnes en état d'ébriété ou sous l'influence de stupéfiants : les justiciables auxquels les pandores sont confrontés ont rarement des intentions louables. Et forcément, les noms d'oiseaux (en particulier de la basse-cour) volent quand il ne s'agit pas d'agression ad hominem . «On enregistre une vingtaine de crimes et délits par mois contre l'autorité publique, soit près d'un fait par jour ouvrable, explique Franco Meggetto, porte-parole de la police locale de Charleroi. Il s'agit d'un chiffre assez élevé, mais qui reste constant depuis plusieurs années.» Entre mars et octobre 2010, 71 faits d'outrages à agent ont fait l'objet d'un procès-verbal et autant de rébellions sans arme ont été constatées, contre 9 armées. La majorité des agressions sur nos policiers se réalisent sur la voie publique (80 faits). Mais on dénombre également 33 outrages et rébellions qui se sont déroulées... au bureau de police.


Tolérance zéro

Fort heureusement, les violences ayant causé des blessures, voire des effusions de sang, sont plutôt rares. Sur cette même période, deux cas seulement ont en effet été enregistrés. «Notre personnel est bien entendu formé pour éviter ce genre d'agressions physiques et maîtriser les personnes belliqueuses, poursuit Franco Meggetto. Qui plus est, nous avons sensibilisé tous nos employés pour que chaque outrage, chaque rébellion dont ils sont la cible, fasse l'objet d'un procès-verbal à transmettre au Parquet. Les magistrats sont intraitables en la matière et appliquent une politique de tolérance zéro.» Dès lors, ces dossiers sont de plus en plus fréquents devant le tribunal correctionnel. «Rien que cette semaine, j'ai été consulté par quatre policiers, via la Ville de Charleroi, explique Me Jean-Paul Schonnartz, habitué à défendre des inspecteurs. Ces derniers ne cherchent pas la fortune, mais simplement à marquer le coup et à faire valoir leurs droits.»