Onkelinx va se pencher sur les appels d'urgence "inutiles"

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BELGA

Mis en ligne le 29/12/2010

Le quotidien De Standaard affirmait mercredi que des ambulanciers se plaignent d'être parfois appelés pour des futilités ne relevant pas de leurs compétences.
La ministre de la Santé publique Laurette Onkelinx (PS) va demander à l'administration de se pencher sur les problèmes liés au traitement des appels d'urgence. Le quotidien De Standaard affirmait mercredi que des ambulanciers se plaignent d'être parfois appelés pour des futilités ne relevant pas de leurs compétences. Le phénomène toucherait surtout les villes d'Anvers, Gand et Louvain. Selon la loi, le service 100 ne peut être appelé que pour des problèmes médicaux urgents. Pour le transport des cas qui ne sont pas urgents, ce sont les Régions qui sont compétentes.

La ministre va donc demander à son administration de rédiger un rapport sur les appels d'urgence. Selon sa porte-parole, les centrales forment déjà les membres de leur personnel à la sélection des appels, pour les aider à évaluer le degré d'urgence de ceux-ci. Ils travaillent ainsi sur base d'une liste de questions.

Mais pour la porte-parole de la ministre de l'Intérieur, Annemie Turtelboom (Open Vld), la décision d'envoyer ou non une ambulance est finalement toujours prise en fonction de la sensibilité des répondants. "Souvent, on ne constate qu'il s'agit d'un fait mineur que lorsque les ambulanciers arrivent sur place", ajoute-t-elle.

"Les gens voient un alcoolique et ils appellent une ambulance", expliquait mercredi matin le commandant des pompiers anversois dans De Standaard. "Nos ambulances du centre d'Anvers passent, pendant le week-end, jusqu'à 60% de leur temps à s'occuper d'interventions de ce genre".

J'ai lu l'article. Personnellement je ne l'ai pas trouvé très "top" sur la question. L'exemple de l'ivrogne n'est pas le bon. Il y a bien trop de raisons d'envoyer une ambulance jetter un coup d'oeil chez quelqu'un allongé à terre.
Par contre, le jour où les médecins traitants, maisons de repos, etc.... comprendront le système et ne l'utiliseront plus pour sa facilité, là nous aurons avancé d'un grand pas.
Parce-que, à la limite, je préfère sortir de mon lit parce-que monsieur ou madame tout-le-monde n'était pas sûr si quelqu'un allait mal ou bien et donc demande les secours, que de devoir faire le taxi pour des hospitalisations de dégradations d'état général depuis 3 semaines "mais aujourd'hui ça va plus du tout".... oh oui, et j'oubliais. Le commentaire qui tue "vous êtes déjà là??", ou mieux: "si vite!? c'était pas si urgent que ça non plus".... mais non docteur, mais non....
Nous devrions faire comme le site de la LAS (London Ambulance), où ils collent deux photos sur le nez des gens, une ambulance et un taxi, en indiquant bien lequel des deux est le taxi....

Comme d'hab...d'accord avec toi..
Si on finit par voter la Loi 112..peut-être pourr-t-on commencer à essayer de changer quelque chose..
Finalement, cet article nous sert plus qu'autre chose..

Une bonne Loi serait d'interdire les transferts par le service 100 "prescrit" par le médecin traitant. En France, je pense que c'est déjà le cas.

Il n'y aurait plus qu'en cas d'urgence vitale que le médecin traitant pourrait requérir le service 100.

Narcan a écrit:

La ministre va donc demander à son administration de rédiger un rapport sur les appels d'urgence. Selon sa porte-parole, les centrales forment déjà les membres de leur personnel à la sélection des appels, pour les aider à évaluer le degré d'urgence de ceux-ci. Ils travaillent ainsi sur base d'une liste de questions.

Mais pour la porte-parole de la ministre de l'Intérieur, Annemie Turtelboom (Open Vld), la décision d'envoyer ou non une ambulance est finalement toujours prise en fonction de la sensibilité des répondants. "Souvent, on ne constate qu'il s'agit d'un fait mineur que lorsque les ambulanciers arrivent sur place", ajoute-t-elle

1/ "Evaluer le degré d'urgence" : c'est-à-dire choisir entre ambu, PIT ou Smur, mais pas question de renvoyer l'appelant vers le TMS ou la Police... donc ce n'est pas une solution qui diminuera le nombre de déplacement inutile.

2/ "Lorsque les ambulanciers arrivent sur place" : on constate que l'appel n'était pas urgent, mais on ne peut pas refuser de transporter ! Et la prochaine fois sera à nouveau un appel intempestif.

les courses inutiles c'est une choses mais il y aussi le nombre de course annulées qui ne cesse d'augmenter....

@ Vieux : +1000000000000000 !!!

@vieux
Wait and see...les choses évoluent...

Narcan a écrit:@vieux
Wait and see...les choses évoluent...

Je l'espère.
Me souviens d'une analyse d'une juriste du SPF Santé Publique lors d'un Xème colloque qui disait qu'un médecin peut refuser d'accorder au patient les soins que ce dernier demande, à condition de transmettre le dossier à un confrère. Elle disait aussi que cette analyse pouvait s'étendre aux infirmiers qui auraient un problème de conscience face à une prescription.
Qu'en est-il des ambulanciers ?

D'après le code de déontologie des infirmiers, refuser d'effectuer un acte est possible si l'infirmier
- ne se sent pas capable de le faire
- invoque une close de conscience.

Cependant il est précisé qu'il doit s'assurer que le soins soit effectué par une autre personne dans des délais brefs et surtout, qu'en cas d'urgence, l'acte doit être effectué ("Hormis en cas d'urgence, le praticien de l'art infirmier doit refuser l'exécution...")

Maintenant, même si nous étendions cette règle aux ambulanciers, je ne pense pas que refuser de prendre en charge un patient avec pour motif "je juge que le patient n'a pas besoin d'un transport" n'entre pas vraiment dans la catégorie "clause de conscience".

Tout comme nous ne pouvons pas vraiment refouler un patient se présentant aux urgences en lui disant "allez voir votre généraliste".

Cette clause de conscience touche plutôt (par exemple, exemple typique même) le médecin ou infirmier refusant d'effectuer/assister une IVG.

Napou a écrit:Tout comme nous ne pouvons pas vraiment refouler un patient se présentant aux urgences en lui disant "allez voir votre généraliste".

Pourtant, ça existe. P. ex. aux urgences de Saint-Luc à Bruxelles, ce qui n'est pas jugé urgent par la personne qui fait le tri à l'accueil, est renvoyé chez un médecin généraliste.
Pour faciliter la chose, il y a d'ailleurs toujours un généraliste externe de garde dans des containeurs en dehors des urgences, pour voir ces gens-là.

Napou a écrit:
Maintenant, même si nous étendions cette règle aux ambulanciers, je ne pense pas que refuser de prendre en charge un patient avec pour motif "je juge que le patient n'a pas besoin d'un transport" n'entre pas vraiment dans la catégorie "clause de conscience".

Nous n'avons pas tous la même conscience, et c'est mieux ainsi.
Ainsi, pour moi, lorsque j'arrive sur les lieux d'un "malade domicile urgent" et que le patient m'attend devant la porte, sa valise à la main, puis qu'il me donne un mot de son traitant "demande de radio de l'annulaire gauche", j'avoue que ma conscience ne fait qu'un tour... si en plus j'entends à la radio une demande de renforts sur mon secteur
Je voudrais avoir le droit de refuser le transport et de donner à ce patient un numéro de téléphone d'un autre service.

J'avais le souvenir d'en avoir déjà discuté il y a quelques mois années (le temps passe vite...)

Voici le lien vers le post faisant référence à un cas vécu: https://secours112.forumactif.be/t8178-refus-de-transport-par-l-ambulancier?highlight=refus

A+ Gaët.

vieux a écrit:

Napou a écrit:
Maintenant, même si nous étendions cette règle aux ambulanciers, je ne pense pas que refuser de prendre en charge un patient avec pour motif "je juge que le patient n'a pas besoin d'un transport" n'entre pas vraiment dans la catégorie "clause de conscience".

Nous n'avons pas tous la même conscience, et c'est mieux ainsi.
Ainsi, pour moi, lorsque j'arrive sur les lieux d'un "malade domicile urgent" et que le patient m'attend devant la porte, sa valise à la main, puis qu'il me donne un mot de son traitant "demande de radio de l'annulaire gauche", j'avoue que ma conscience ne fait qu'un tour... si en plus j'entends à la radio une demande de renforts sur mon secteur
Je voudrais avoir le droit de refuser le transport et de donner à ce patient un numéro de téléphone d'un autre service.

Je suis bien d'accord avec vous, ce que je voulais juste dire c'est que juridiquement cela serait plus dur à faire passer. Même si dans une telle situation le bon sens voudrait que l'on renvoie la personne à une compagnie de taxis.

Napou a écrit:

vieux a écrit:

Napou a écrit:
Maintenant, même si nous étendions cette règle aux ambulanciers, je ne pense pas que refuser de prendre en charge un patient avec pour motif "je juge que le patient n'a pas besoin d'un transport" n'entre pas vraiment dans la catégorie "clause de conscience".

Nous n'avons pas tous la même conscience, et c'est mieux ainsi.
Ainsi, pour moi, lorsque j'arrive sur les lieux d'un "malade domicile urgent" et que le patient m'attend devant la porte, sa valise à la main, puis qu'il me donne un mot de son traitant "demande de radio de l'annulaire gauche", j'avoue que ma conscience ne fait qu'un tour... si en plus j'entends à la radio une demande de renforts sur mon secteur
Je voudrais avoir le droit de refuser le transport et de donner à ce patient un numéro de téléphone d'un autre service.

Je suis bien d'accord avec vous, ce que je voulais juste dire c'est que juridiquement cela serait plus dur à faire passer. Même si dans une telle situation le bon sens voudrait que l'on renvoie la personne à une compagnie de taxis.

Ben personnellement je ne me gêne pas de dire au requérant de prendre plutot un taxi qu'une ambulance pour certains cas.....

Bel exemple récent de "régulation" par nos collègues du Québec...