Ethylotests : comment les éliminer ?

Depuis le 1er juillet en France, il faut avoir dans sa voiture au moins un éthylotest. Rien n’est toutefois prévu pour leur recyclage…

Un éthylotest neuf. Prêt à servir. Et puis pourquoi pas un deuxième, si le premier a été utilisé et qu’on vous contrôle une seconde fois. Depuis le 1er juillet, le code de la route français exige que vous ayez dans votre voiture ces éthylotests à usage unique avec lequel vous pourrez vous-même tester (à moins que la maréchaussée ne vous y invite) si votre taux d’alcoolémie vous rend apte à conduire.

D’un coup, c’est au moins 30 millions de ces éthylotests qui ont été mis en circulation. En France, on les vend un peu partout, dans les stations d’essences et même les pharmacies. Il y a toutefois régulièrement des ruptures de stock. En Belgique, même s’il y a tolérance des autorités françaises à notre égard jusqu’en novembre, on peut déjà en acheter via diverses filières, internet ou les magasins d’accessoires auto, souvent proposé autour de 2,50 euros (en France, le prix «conseillé» est de 0,46 à 1,50 euro). N’achetez que des éthylotests homologués selon la norme NFX20.702 (ils portent le label NF). Pour les contrevenants, l’amende forfaitaire est de 11 euros.

Les éthylotests en question sont étiquetés «chimiques» (il en existe des électroniques). On souffle dans un petit ballon, et un réactif chimique change de couleur selon le taux d’alcool expiré.

Chrome 6

Mais voilà. Diverses associations de protection de l’environnement s’inquiètent. Que va-t-on faire de tous ces éthylotests usagés? L’association Robin des Bois est montée au créneau soulignant l’urgence de créer une filière de recyclage. Chaque éthylotest contiendrait en effet un gramme de chrome 6, produit chimique considéré comme cancérigène. Robin des Bois considère qu’«incinérés ou mis en décharges, les fumées ou les rejets dans les eaux des éthylotests usagers seraient très néfastes.» Avec risque pour la santé humaine.

Vers une filière spécifique ?

Une lettre a été adressée au gouvernement à la nouvelle ministre de l’Écologie Delphine Batho afin que soit créée une filière obligeant les fabricants à participer au financement de la collecte et de l’élimination de leur produit. Pour toute réponse, l’association a eu réponse cette semaine que le ministère réfléchissait à une filière des «Déchets Diffus Spécifiques» (DDS).

De son côté, le principal fabricant des éthylotests «officiels», Contralco, a démenti la dangerosité des produits et prétend que la teneur en «chrome 6» est 500 fois inférieure à ce que prétend Robin des Bois.

Robin des Bois réplique en considérant que si un éthylotest n’est pas dangereux en soi, 30 millions d’éthylotests simplement jetés dans les poubelles et non rassemblés et traités peuvent le devenir. Un bras de fer est bien engagé donc entre producteurs, et leurs détracteurs.

Source: lavenir.net samedi 11 août 2012 07h00