SRI de Huy: « Il y a encore moyen d’améliorer notre niveau d’expertise »

HUY - Il y a un an, Stéphane Bouquette devenait chef de corps des pompiers de Huy. Bilan éclairé avant la journée portes ouvertes programmée dimanche.

À la tête des 72 sapeurs professionnels et 6 volontaires du Service régional d’incendie (SRI) de Huy depuis le 1er octobre 2012, le commandant Stéphane Bouquette se penche sur la qualité de l’outil et des effectifs.

Commandant quel regard portez-vous sur cette première année à la tête du SRI de Huy ?

Cela aura essentiellement été une année d’apprentissage de la structure et de l’organisation. Et ma fonction d’officier de garde en plus de celle de chef de corps me donne l’avantage d’aller en intervention pour mieux évaluer les méthodes très différentes de celle de l’Intercommunale incendie de Liège et environs (IILE) où j’étais commandant précédemment.

À quel niveau ?

Par exemple, Liège aligne d’office deux camions de pompier pour tout départ incendie. Le SRI de Huy un seul. Mais aligner deux camions ne serait pas réalisable vu la taille de la zone. À l’inverse, ici à Huy, tout pompier est secouriste-ambulancier, ce qui constitue une valeur ajoutée. En un an, on a déjà bien travaillé sur la nouvelle organisation des services en interne : opérationnel, instruction et méthode, appui opérationnel et gestion des risques. C’est plus sain. Ainsi, chaque service a son responsable qui peut se concentrer sur son cadre.

Et cela représente parfois un grand changement ?

Par exemple, on a créé deux bureaux dans la gestion des risques : l’un pour la prévision, l’autre pour la prévention où nous appliquons une nouvelle méthodologie au niveau de l’élaboration des rapports et des délais accordés au propriétaire d’un lieu pour le mettre en ordre. Avant, après notre passage, on revisitait le lieu dans les six mois pour vérifier si les problèmes avaient été réglés. Désormais, on peut imposer à l’exploitant de régler immédiatement certains manquements et d’autres dans des délais assez brefs. Et on lui dit qu’on revient à telle date. On redispatche ainsi les responsabilités. Et cette meilleure organisation nous permet de faire plus de prévention.

72 pompiers professionnels et 6 volontaires, c’est suffisant pour « faire tourner » le SRI de Huy ?

On répond aux critères minima de l’arrêté royal sur l’intervention la plus rapide. Il faut pouvoir aligner 10 hommes en cas de départ incendie. On en aligne 12 par pause de garde. On a un cadre relativement jeune. J’ai un très bon ressenti au niveau du climat social. Je suis très content d’être là. J’ai l’objectif de rapprocher le sapeur du commandant tout en maintenant une hiérarchie pour le bon cadrage de l’équipe. Les hommes ont le plaisir de travailler à la caserne et en intervention. Et nous avons un excellent niveau d’expertise. Mais, il y a encore moyen de l’améliorer.

Par de nouvelles formations ?

Notamment. Mon objectif pour 2014 est d’avoir une expertise reconnue du SRI avec la mise en place de deux équipes mobiles d’intervention aux niveaux chimique et radiologique. Je viens moi-même d’être diplômé chef d’équipe d’intervention radiologique au terme d’une formation en France. Le radiologique englobe tout ce qui touche au nucléaire, au transport de colis radioactifs, aux paratonnerres… Je vais pouvoir y former nos pompiers dans l’esprit de la réorganisation des formations qui a également été enclenchée depuis mon arrivée.

Avec quel impact sur le « bagage » des pompiers ?

On privilégie les formations en interne grâce à un planning établi par l’état-major. Et on a établi des modèles types de fiche technique servant aux formations avant la mise en situation en exercice. Par exemple sur la bonne utilisation de la pince de désincarcération. Un encodage en fin de journée permet un suivi de chaque pompier dans les formations qu’il doit suivre. Pour ce qui est des formations externes, je juge d’abord si elle est intéressante et quel rang y envoyer parmi les officiers, sous-officiers et caporaux. Enfin, la personne qui va suivre la formation est redevable d’un travail en interne à son retour, en faisant une fiche d’instruction qui pourra servir aux autres.