50 ans des unités spéciales de la Police Fédérale

La Direction des unités spéciales (DSU) fête cette année son 50e anniversaire. Le jubilé de cette entité, l'une des plus emblématiques de la Police Fédérale, ne passera pas inaperçu. Divers événements et activités sont en effet prévus dans le courant de 2022. Voici déjà un aperçu, de même qu'une petite rétrospective retraçant le demi-siècle d'existence des Unités spéciales.

Ultima ratio, une expression latine signifiant littéralement "le dernier moyen". C’est la devise de la Direction des unités spéciales (DSU). Le premier commissaire divisionnaire Roland Pacolet, directeur des Unités spéciales, en dit davantage : "Nous ne pouvons jamais oublier que DSU constitue le dernier recours, l'unité ultime. Si nous ne pouvons pas assumer une mission, il n'y a alors plus personne après nous à la police. Les moyens et techniques dont dispose DSU peuvent donc s’avérer assez radicaux."


Toujours prêts

Anniversaire ou pas, DSU est prête à intervenir en permanence. Parmi les qualités propres à DSU, citons, outre l'abnégation, la flexibilité et le professionnalisme, l'expertise, le savoir-faire, ainsi qu'un lien de confiance très solide au sein des équipes. Après l'opération antiterroriste de Verviers en 2015, un membre de l'unité d'intervention avait déclaré ce qui suit : "Notre force, à DSU, c'est que nous nous adaptons en permanence. Le travail n'est jamais fini ; l'entraînement est sans fin." 

DSU regroupe tous les services nécessaires – intervention, observation, négociateurs, undercovers, arrestation, unité technique – pour faire face aux situations (de crise) les plus délicates, telles que les prises d'otages, les forts Chabrol, les enlèvements, les détournements d'avion, etc. Les Unités spéciales ont également pour mission d'appuyer au quotidien les enquêteurs de la Police Locale et de la Police Fédérale (observations, interception de télécommunications, etc.).

Le premier commissaire divisionnaire Roland Pacolet, directeur des Unités spéciales : "La force de DSU, et en même temps la clé de son succès, réside dans la manière de collaborer – intégrée, parfaitement coordonnée – des différentes spécialités à l’œuvre au sein de la direction, de même que dans le niveau de compétence et d'engagement très élevé de ses membres."

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50 ans d'histoire, 50 ans d'évolution

Lors de sa création en 1972, le groupe Diane a un effectif de 75 membres. Aujourd’hui, DSU compte quelques 550 membres du personnel, tous grades, niveaux et spécialisations confondus.

Aujourd'hui, DSU est l'un des groupes d'intervention antiterroristes les plus efficaces au monde. Elle entretient d’ailleurs
d'excellents contacts avec ses homologues à l’étranger. Ces unités se tiennent mutuellement en haute estime.

Ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden : « DSU donne aujourd’hui le coup d’envoi des célébrations de son jubilé. Nous fêtons cinquante années d’expertise et d’expérience en matière de criminalité grave et de terrorisme. Mais nous mettons aussi et surtout à l’honneur le courage et le professionnalisme des membres de DSU. Ils sont le dernier recours, et interviennent dans les dossiers les plus complexes et les opérations les plus dangereuses. Ils mettent leur propre sécurité en péril afin de préserver la nôtre. »
 
Quels sont les événements au programme du 50e anniversaire de DSU ?

16 février - demo 50 ans DSU : Le 16 février 2022, les Unités spéciales ont jeté un premier regard rétrospectif sur les 50 années écoulées. Ce point presse signifiait le coup d’envoi de l’année festive 2022.

Le premier commissaire Dominique Soffers a rejoint les Unités spéciales en 1978. Il résume ainsi ses 44 ans de carrière à DSU : "Ma carrière : une passion, des défis et cette volonté de repousser constamment ses limites. Une aventure humaine qui repose sur un grand esprit de camaraderie et de partage. Des frayeurs à l’entraînement, des soulagements lors de libérations d’otages et une fierté d’appartenir à cette unité d’élite. Une vie bien remplie avant le repos du guerrier !"22 avril - présentation de l'ouvrage Diane, 50 ans d'unités spéciales en Belgique

Comportant des images inédites et une multitude d'anecdotes sur les moments forts de l'histoire de DSU, cet ouvrage de référence unique retrace l'origine et l'évolution des Unités spéciales. .

21 juillet - Fête nationale au cours de laquelle la DSU fut tout particulièrement mise en avant, dans le défilé ainsi qu'au Village policer.

29 septembre - cérémonie officielle en présence de diverses autorités et des membres actuels et anciens des unités spégiales.

 
 Quelques dates clés dans l'histoire de DSU

1972 : création du ‘Group Diane’ (du nom de la déesse romaine de la chasse) au sein de la Légion mobile de la gendarmerie.
L'élément déclencheur de cette initiative est la prise d'otages, lors des Jeux olympiques de Munich, de la délégation israélienne par le groupe terroriste palestinien Septembre noir. L’issue dramatique de cette intervention incite l’Allemagne à mettre en place un groupe d'intervention spécialisé : le GSG9, afin d’être mieux préparé aux futurs situations de crise. D'autres pays européens, dont la Belgique, suivent le mouvement.
1974 : la structure du groupe s’étoffe afin de pouvoir exécuter des missions d’observation. Le ‘Group Diane’ est rebaptisée Escadron spécial d’intervention (ESI).
1980 : restructuration de l’ESI suivant un modèle unique en Europe. L’intervention et l’observation se spécialisent avec un volet technique en appui.
1982 : formation et intégration des premiers négociateurs.
1984 : la Belgique doit affronter une vague d'attentats perpétrés par les CCC (Cellules Communistes Combattantes) et les tueurs du Brabant. Conséquence directe de ces événements : des unités décentralisées, les POSA (Protection, Observation, Soutien, Arrestation), sont mises sur pied afin de répondre aux nombreuses demandes d'appui que l'ESI ne peut assumer seul. Chaque POSA est en charge de deux provinces.
1992 : création d'une cellule ‘formation’. Le recrutement, la sélection et la formation des unités sont à présent organisés en commun au niveau de l'ESI.
1993 : intégration de l'Undercoverteam (UCT).
1995 : intégration de tous les POSA dans l'ESI.
1996 : création d'une unité technique ‘National Technical Support Unit’, chargée notamment de l'observation et de l'interception des (télé)communications.
2001 : fusion avec la 23e Brigade de la police judiciaire lors de la réforme des polices, conduisant à la création de la Direction des unités spéciales (DSU).