Opération Disruption à Charleroi

Comme annoncé lors du Conseil communal du 22 mai dernier, la zone de police de Charleroi met en œuvre dès le 28 août prochain son opération permanente, intitulée « Disruption » 1 .



L'ambition des Policiers Carolos est en effet de répondre à la demande du citoyen carolo, exprimée notamment dans le Moniteur de sécurité 2021, d’être plus présent et au service de la population. Pour atteindre cet objectif, cassons les habitudes, cassons nos habitudes !

La priorité est de mettre en œuvre une présence policière effective orientée vers les problèmes identifiés (notamment la toxicomanie, la mendicité, les lieux de squats, les incivilités, les stationnements illicites, les comportements routiers agressifs, etc.).
Par le biais de patrouilles piétonnes et cyclistes les contacts avec les citoyens et les commerçants seront privilégiés. Les policiers à cheval de la police fédérale seront également sollicités afin d’apporter leur contribution à la sécurité.

Les ‘hot spots’ sont d’ores et déjà identifiés et feront l’objet d’une vigilance accrue (écoles, centre universitaire, rues et centres commerciaux, stations de métro, esplanade de la gare Charleroi central, etc.).

Au quotidien, les informations issues de la présence policière seront analysées en vue d’assurer un suivi et une évaluation. Elles feront également l’objet d’une concertation avec les services de la police administrative de la Ville de Charleroi, notamment dans le cadre de la lutte contre les incivilités.

Cette présence policière sera coordonnée du lundi au vendredi de 07 hr à 21 hr et sera matérialisée tant par des patrouilles pédestres, cyclistes ou en véhicule que par des opérations de contrôle spécifiques. Elle représente un engagement minimum de 30 policiers par jour ;

- La supervision de l’opération ‘Disruption’ sera assurée par les officiers responsable du Peloton Sécurisation et Ordre public (PSO) et du Service canin ;
- Des bulletins de service seront rédigés afin de fixer les missions des policiers et l’application FOCUS sera utilisée à cet effet ;
- L’opération ‘Disruption’ est prioritaire et toutes les actions policières particulières dans tant au sein de la Direction de la Proximité qu’avec les autres services feront l’objet d’une concertation préalable;
- La Ville a été découpée en secteurs de travail, afin d’assurer une présence et une coordination sur l’ensemble du territoire de l’intra-ring ;
- Les policiers de différents services travailleront de concert sur la priorité ‘Disruption’ et se renforceront mutuellement :
- Le Peloton Sécurisation et Ordre public (PSO) patrouillera de manière préventive et réactive dans les secteurs définis et en intégrant les orientations vers les transports en commun et les doléances des citoyens.
-- Il entretiendra des contacts avec les commerçants et les divers partenaires.
-- Il mettra en œuvre des contrôles d’établissements du secteur HORECA. Il contrôlera des lieux localisés et identifiés comme squats.
En outre, il mettra en œuvre des actions ou opérations ponctuelles ciblées en tenant compte des informations policières ;

- Le Service MOBILITE patrouillera de manière préventive et répressive dans les secteurs définis avec une orientation spécifique ‘sécurité routière’. Il assurera une présence policière visible de sécurisation aux abords des établissements scolaires. Il mettra en œuvre des actions ou opérations ponctuelles ciblées en tenant compte des informations policières et des demandes spécifiques enregistrées ;
- Le Service CANIN patrouillera de manière préventive et réactive dans les secteurs définis et en intégrant les orientations vers les transports en commun et les doléances des citoyens ;
- Le Service PROXIMITE patrouillera de manière préventive et réactive dans les secteurs définis et en intégrant leur travail de quartier et les doléances des citoyens. Il assurera une présence policière visible de sécurisation aux abords des établissements scolaires. Il initiera et entretiendra des contacts avec les commerçants et procédera, le cas échéant, à des contrôles de commerces divers.
Il assurera le suivi des lieux de squats signalés par les différents intervenants ;

- Le Centre local de communication répondra aux demandes diverses émanant des équipes sur le terrain et veillera à communiquer toutes les informations pertinentes sur les événements ;
- Nous assurerons en outre le visionnage en temps réels des caméras de surveillance implantées dans les secteurs définis afin d’informer les différentes équipes sur le terrain, des situations ou personnes suspectes et/ou nécessitant une intervention policière
- En seconde ligne, le Service Intervention et la Police judiciaire locale ainsi que le GSA appuieront leurs collègues.

La zone de police de Charleroi entend ‘casser les habitudes’, tant en son sein en modifiant ses méthodes de travail et en se rapprochant des citoyens, qu’auprès des personnes qui perturbent l’ordre public ou commettent des infractions et qui, de ce fait, portent la responsabilité de l’insécurité à laquelle tant les autorités administratives que judiciaires veulent mettre un terme.

Afin de lutter plus spécifiquement contre le phénomène de trafic de stupéfiants et afin de satisfaire l’objectif du Ministre de la Justice de punir les consommateurs, en collaboration avec le Parquet de Charleroi, notre zone de police met depuis ce 17/08/23 en œuvre la procédure de transaction immédiate pour les personnes qui sont trouvées en possession de stupéfiants (à l’exception de l’héroïne et des opiacés) sur la voie publique ou dans les lieux accessibles au public et ce, suivant les quantités.

Ainsi, selon les quantités, la personne trouvée en possession de stupéfiants sera invitée à payer immédiatement (les policiers disposent d’un sabot de paiement) pour éteindre l’action publique :
- Cannabis : de 50 à 150 €
- Speed et Amphétamines, GHB, LSD, Ecxtasy : de 150 à 300 €
- Champignons hallucinogènes : de 75 à 150 €
Le dépassement de quantités déterminées entraînera la rédaction d’un PV à l’attention du parquet, excluant la Procédure de Transaction Immédiate.

www.télésambre.be a écrit:Lors du dernier conseil communal de Charleroi, un bilan de l'opération Disruption a été présenté. L'objectif de ce dispositif, mis en place depuis le 28 août, est d'améliorer la sécurité en ville avec une présence policière renforcée dans certaines zones.

Il s’agit également de casser les mauvaises habitudes de certains citoyens, et de changer de méthode de travail. Avec 150 policiers par semaine sur le terrain, 1 mois et demi seulement après son lancement, Disruption semble déjà porter ses fruits.

« On essaye de communiquer tous ensemble afin de repartir les différentes équipes sur le terrain pour ne pas se retrouver tous au même moment et au même endroit. En fonction des problématiques, il arrive que les équipes soient parfois concentrées en un seul endroit ou quartier. Nous avons donc réparti le secteur du centre-ville en 3 secteurs distincts sur lesquels on oriente des patrouilles pédestres, des patrouilles du PSO (Peloton de Sécurisation et Ordre public) et des patrouilles motorisées », explique Eric De Brabander, l’officier responsable du PSO.

Selon le commissaire, ce début d’opération est positif : il y a une meilleure orientation et une meilleure répartition sur le terrain.

« Nous allons accentuer la coordination et l’orientation en fonction des événements et lieux de rassemblement. »


Des chiffres marquants

Concrètement, lors du dernier conseil communal, le bourgmestre de Charleroi a fourni quelques chiffres sur cette opération. Entre le 28 août et le 9 octobre :

3635 véhicules ont été contrôlés
1879 étaient en infraction
2391 personnes ont été contrôlées
115 ont fait l’objet d’un suivi judiciaire
115 d’une arrestation administrative
62 personnes d’une arrestation judiciaire dont 4 ont été placées sous mandats d’arrêt

Sans compter 14 personnes qui ont été reconduites en milieu pénitentiaire, les saisies de drogues ou encore d’argent en liquide.

« Il y a à la fois le volet préventif, par une présence forte de la police, mais aussi un volet répressif ciblé sur les trafics de drogues et l’insécurité routière. On continue le travail de fond. Nous voulons nous attaquer aux phénomènes qui se produisent dans la rue, mais aussi en amont démanteler la filière mafieuse qui alimente ces phénomènes », assurait Paul Magnette (PS), bourgmestre de Charleroi, lors du conseil communal.


Des contacts plus directs, une présence accrue, un dispositif évolutif

L’opération permet également des interventions plus ponctuelles, un renforcement des équipes de sécurité, mais aussi des contacts plus directs avec les Carolos.

« Quand on est à pied ou à vélo, on a des contacts plus directs avec les citoyens ou commerçants qui sortent », assure Eric De Brabander. « D’ailleurs début septembre, nous avons eu une réunion avec les commerçants du centre-ville. Nous avions évoqué les débuts de l’opération : ils avaient déjà remarqué la présence accrue et l’accessibilité de la police. Les réunions vont sans doute faire ressortir ces éléments à l’avenir. »

En peu de temps, beaucoup de positif semble ressortir de cette opération. Les policiers apprennent également chaque jour afin d’évoluer à l’avenir.

« On va sans doute pouvoir faire mieux avec encore une meilleure coordination et une meilleure implication si on peut dégager de la capacité supplémentaire dans certains services », conclut l’officier responsable du PSO.

L’objectif est de pérenniser cette opération et de renforcer le sentiment de sécurité à long terme. Le dispositif est amené à évoluer avec la ville, et à sans cesse s’adapter aux rassemblements et aux activités notamment festives, mais aussi étudiantes depuis peu.