Document: incendie d'une ambulance

Incendie d'une ambulance lors d'un contrôl d'une bouteille O2. Ceci est à voir sur:

http://grimp-cmic-plongeurs.goodforum.net/viewtopic.forum?t=86

Quelques photos.

Est-ce celle de Huy, maintenant devenue camion-plongeurs ? Le pompier y aurait été assez sérieusement brûlé.


Michel

Non. Cet ambulance appartenait au service d'incendie de Nivelles. Le pompier qui contrôlait la bouteille d'oxygène n'a pas été blesser heureusement. Mais je ne sais pas si Huy à eu le même problème.

Oui Philippe, et c'est ce qui a justifié son déclassement en tant qu'ambulance.

si mes souvenirs sont exacts il y a eu un probleme similaire au SI de wavre il y a quelques années mais je crois que la c'etait plutot un probleme suite a des travaux de soudures mais cela est a confirmer, ...

Un incident similaire s'est produit au Service Incendie de Tubize fin de l'année dernière lors de l'inventaire quotidien des ambulances.
Un ambulancier a été légerement blessé lors de l'ouverture d'une bouteille O² et une expolsion s'est produite, il a été projeté à l'extérieur du véhicule.

a quoi peu etre du une telle explosion

Bon ben voilà qui va relancer un débat auquel j’avais renoncé par dépit.

Outre le classique hurluberlu qui irait graisser un raccord, il existe un principe beaucoup plus insidieux :

Les bouteilles d’oxygène sont « gonflées » à 200 bars et munies d’un détendeur qui a pour but de réduire la pression interne à une pression d’utilisation avoisinant les 3.5 bars.

Ce détendeur est munit d’une chambre haute-pression par laquelle l’oxygène va passer avant d’être détendue. Lorsqu’elle est au repos, la pression de cette chambre est égale à la pression atmosphérique soit 1 bar.

Lors de l’ouverture de la bouteille, l’oxygène va s’engouffrer à l’intérieur de la chambre du détendeur faisant ainsi passer sa pression interne de 1 à 200 bars. Cette augmentation subite de pression et la compression de l'O2 dans la chambre vont se traduire par une importante élévation de température (+/-600°). Au plus l'ouverture de la bouteille sera rapide, au plus ce phénomène sera important.

A cet instant, le moindre polluant organique (poussière) présent dans la chambre sera super-oxydé dans une atmosphère hyper-riche en oxygène d’une température de 600°. Il n’y a pas photo, la seule solution possible est l’inflammation.

La flamme va sortir du détendeur et se propager dans l’air ambiant avec l’aide des poussières présentes. En agissant de la sorte, elle va également attaquer le métal de la bouteille. Ce métal va donc subir une flamme vive accompagnée d’une suroxygénation importante (principe du découpeur oxy-acéthylénique).: là aussi, il n’y a pas photo, il va s’oxy-couper projetant dans l’atmosphère du métal en fusion.

Ce phénomène (appelé « coup de feu ») peut éventuellement être aggravé par une situation fort fréquente dans les services d’incendies. Dans un autre post, Le Ron a signalé que la présence de CO (gaz inflammable et explosif) dans l’air ambiant était un facteur aggravant de la réaction violente que pouvait présenter une fuite d’oxygène. Son raisonnement s’applique aussi a une situation rencontrée tous les matins dans la majorité des casernes :

Prenons l’exemple de Braine : les vérifications d’oxygène se font durant les essais véhicules. Lorsque l’on purge l’O2 dans une ambulance, il y a dans le garage une vingtaine d’autres véhicules dont le moteur tourne… Pour ceux qui le connaissent : notre système d’aspiration des gaz d’échappement a mal vieillit mais il pourrait peut-être s’avérer salvateur un jour ou l’autre !

Enfin, dernière précision, il existe un autre type d’accident auquel on ne pense pas souvent (celui-là n’a rien avoir avec le détendeur). Lorsque nous administrons de l’O2 a un patient, cette administration se fait en continu (à moins de travailler avec un respi). Dans la respiration, 1/3 du temps est consacré à l’inspiration et 2/3 à l’expiration. Notre patient « n’ingurgite » donc qu’un tiers de l’oxygène administré. Les deux autres tiers se répandent donc dans la cellule de l’ambu avec une préférence très nette pour les fibres des vêtements.

Il est rare de voir un patient fumer lors de son arrivée à l’hôpital par contre il est fréquent (c’est d’ailleurs mon cas) de voir un ambulancier s’en griller une après avoir déposé son patient. Il faut juste espérer que les différents mouvements effectués entre la descente de l’ambulance et l’allumage de la clope ont été suffisants pour disperser l’O2 présente dans les fibres textiles…

A+ Gaët.

Chez nous il y a près de dix ans, un ambulanciers volontaire du service a été brûlé aux mains (2°degré) suite à une explosion (?) lors de l'ouverture du mano-détendeur.... La bouteille et le bloc mano-détendeur ont été expertisés, les conclusions de la société étaient qu'en fait lorsque l'on manipule le filetage du manoavec nos gants en latex, s'y déposent alors progressivement des dépots de graisse qui ont mené à cet incident.

Petite cause, grands effets...

Merci Stefke.

C'est avec des infos telles que celle-là que l'on parvient à faire avancer les choses par le retour d'expérience.

A+ Gaët.