Luxembourg : Un seul centre pour les appels de garde ?

www.actu24.be a écrit:On sait la problématique des gardes médicales, en province de Luxembourg, complexe. Hier, Dominique Tilmans, sénatrice MR, faisait part de son intention de soumettre une nouvelle proposition de loi au Parlement. “ Celle-ci vise à lancer une expérience pilote en Province de Luxembourg, en totale adéquation avec la réalité des zones rurales, et a pour objet la mise en place d’une régulation des appels, en vue de soulager la garde de nuit”, a expliqué Dominique Tilmans.

En visite au Centre d’Appels Unifiés à Arlon, là où sont renvoyés tous les appels de la province passés aux numéros 100 et 112, la sénatrice soumettait son idée de centraliser, là aussi, les appels de nuit destinés aux médecins de garde. “ L’objectif est de soulager les médecins, pour qu’ils puissent trouver quelques heures pour dormir les nuits et les week-ends durant lesquels ils sont de garde ”, a expliqué Dominique Tilmans.

Le Luxembourg est confronté à une pénurie de médecins généralistes. Les zones rurales n’attirent pas les jeunes médecins en raison de gardes trop fréquentes et trop lourdes à prendre en charge. Les soulager à ce niveau serait donc un moyen de rendre la province plus attrayante. Mais la proposition soulève pas mal de questions. Qu’est-ce que cela va changer pour celui qui veut faire appel au médecin de garde? Le fait d’avoir un préposé et un call-center unique allégera-t-il vraiment les gardes des médecins auxquels, si besoin est, il faudra de toute façon recourir? “ L’intérêt est de soulager la garde des médecins généralistes en diminuant les appels de nuit. Le centre d’appels pourra d’ores et déjà faire un tri. De sorte que, si l’appel nécessite un déplacement en urgence, c’est l’ambulance ou le SMUR qui sera mobilisé sans que le médecin de garde ne soit directement dérangé. ” Si le cas ne nécessite pas de déplacement en urgence, le choix sera soit d’avertir le médecin de garde, soit de renvoyer vers une maison médicale de garde (à mettre en place) ou vers l’hôpital.

Autre difficulté, celle pour le préposé d’évaluer ce qui est effectivement le mieux à faire et de poser un diagnostic par téléphone. “ Personne ne prendra de risques ”, expliquait Joël Even, commandant au Service Régional d’Incendie d’Arlon. Vient dès lors l’idée d’instaurer un médecin référent - un pour la province par exemple - qui pourrait épauler le préposé aux appels dans ses choix et/ou conseiller le patient. Mais dans tous les cas, la problématique se veut délicate. “ Et, face à l’incertitude, le principe de précaution prévaudra toujours ”, assure-t-on du côté des médecins. Aucun médecin ne prendra la décision de ne pas intervenir. Bref, il y a de fortes chances que les médecins même avec cette proposition n’aient pas le temps de s’assoupir bien longtemps. Quelques appels intempestifs pourraient toutefois leur être épargnés. C’est un premier pas, mais il devra s’accompagner d’autres mesures.