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autocar belge accidenté en suisse : bilan très lourd ...28 morts 13/03/2012

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Message par Cheap Jeu 29 Mar 2012 - 23:21

www.bilan.ch a écrit:Drame de Sierre: les clés d’une gestion de crise exemplaire

Les forces déployées en Valais lors du tragique accident de bus ont fait preuve d’une efficacité sans précédent. Décryptage. Par Dino Auciello, le 28 mars 2012

«Je veux souligner le travail extraordinaire réalisé en Suisse.» Ainsi s’exprime une ministre à l’antenne de la radio publique francophone de Belgique. Au lendemain de l’accident de car à Sierre, le bilan de 28 morts – pour la plupart des enfants – continue de donner la chair de poule. L’hommage aux secouristes valaisans fait écho aux louanges des familles concernées et des gouvernements. La tragédie de ce mardi 13 mars, une des pires que le canton ait connues, restera gravée dans les mémoires. Tout comme l’intervention des secouristes qui, en septante-deux heures, ont démontré un savoir-faire et une préparation de haut niveau. Décryptage des clés de l’opération.

Un seul homme qui dirige
Tête froide, décision rapide, présence sur le terrain: son rôle de chef, Christian Varone le maîtrise à la perfection. Le commandant de la police valaisanne est l’unique donneur d’ordres en cas d’événements graves dans le canton. «Bien que notre police ne diffère pas de celle des autres Etats, nous nous sommes imposé une ligne de conduite directe et simple. Lorsqu’un plan d’urgence est activé, il est important que j’aie très rapidement contact avec tous les collaborateurs. En Suisse, on a tendance à multiplier les états-majors, ce qui ne favorise pas la gestion des crises d’envergure.» Une chaîne de commandement peu hiérarchisée, c’est la meilleure structure selon lui pour avoir un minimum de mainmise sur les événements. Comme c’est le cas pour l’accident de Sierre, où l’information est remontée du terrain au commandant, sans être diluée à travers des couches hiérarchiques. «En Valais, la police exerce un leadership naturel. Les services s’alignent derrière le commandant. C’est ce qui fait son succès, confirme Laurent Walpen, ancien chef de la police cantonale valaisanne. On n’y sent pas de guerre des casquettes, contrairement à d’autres cantons où chacun des services essaie parfois de tirer la couverture à lui.»

Le rôle décisif de la CECA
Quand une alerte rouge est donnée, les membres de l’unité spéciale CECA se réunissent à l’Hôtel de Police à Sion. Les missions sont rapidement attribuées (voir infographie). «A l’origine, la CECA est activée lors de catastrophes naturelles. Elle est maintenant déclenchée pour tout type d’événements graves, explique Jean-Marie Bornet, chef du service information et prévention à la police cantonale valaisanne. Le passé montre que la CECA détient un rôle capital dans la conduite générale des gestions de crise. Les professionnels qui la constituent gèrent ce type de situations tous les jours.» Braquage, tremblement de terre ou accident, ce plan d’urgence, renforcé depuis trois ans, doit s’adapter à toute situation. Ce mardi 13 mars, la tragédie du car belge prive les secouristes de toute certitude, tant la situation se complexifie à mesure qu’ils la découvrent. L’accident est grave, des enfants sont impliqués, les morts s’accumulent. A quoi s’ajoute le paramètre international: les victimes sont des ressortissants étrangers. En plus de la gestion globale de l’accident, le commandant et ses équipes doivent intégrer la dimension politique. «Au lendemain de l’accident, la présidente de la Confédération et le premier ministre belge sont venus dans mon bureau pendant une heure et quart pour que je leur expose la situation, en présence du président du Conseil d’Etat valaisan, relate le commandant Varone. Les autorités gouvernementales nous ont apporté un soutien moral bénéfique.» Interviennent-elles dans les décisions opérationnelles? «Non, c’est important qu’il n’y ait aucune immixtion dans toute la gestion. C’est une situation de crise, il n’y a pas de place pour les colloques et les tergiversations. Nous devons agir. C’est un fait qui est parfaitement assimilé, dans la politique tant cantonale que fédérale et étrangère.»

Des forces autonomes
Sur le site de l’accident, chacun exerce ses compétences. La gendarmerie sécurise les lieux. La police judiciaire ouvre immédiatement l’enquête pénale. Chargée aussi de la helpline pour les familles en Belgique, la planification organise l’intervention à court et à long terme. «Les coûts liés à l’opération, tels que les hôtels et les transports pour les proches qui sont arrivés en Suisse, font partie du processus, ajoute le commandant. On ne peut attendre la fin d’un engagement pour s’en charger. Notre service administratif et juridique les gère pour nous donner une vision claire de la situation financière que nous soumettons, au final, à l’autorité politique.» Une série d’éléments de logistique sont encore pris en charge par la police cantonale tels que le ravitaillement, les couacs informatiques, les liaisons téléphoniques dans le tunnel ou encore les interprètes à l’attention des rescapés néerlandophones.

L’indispensable simulation de crise
Elaborer un plan d’urgence ne suffit pas. Il faut le tester régulièrement. «Nous avons entrepris dernièrement un exercice de braquage à main armée, raconte le commandant Varone. Récemment, j’ai aussi de manière subite activé une alerte-enlèvement dans des conditions réelles. Toutes ces crises doivent déclencher les mêmes réflexes. C’est ainsi que les professionnels améliorent de jour en jour leur autonomie.» Ces entraînements ont contribué à la mise sur pied d’un système d’alarme performant: 200 personnes peuvent être mobilisées très rapidement. Un nombre imposant pour un corps de police cantonal. «Le Valais est extrêmement bien préparé. Mais le canton n’a pas vraiment le choix au vu de sa taille et de sa situation géographique propice aux catastrophes naturelles, rappelle Laurent Walpen. Les services savent gagner du temps avec cette préparation intensive.»

Phase 1 une mobilisation efficace
«L’accident a eu lieu à 21 h 15. Je suis arrivé à 21 h 38. Le premier patient était à l’hôpital à 22 h 05.» C’est une fierté justifiée que ressent l’ambulancier-chef des secours valaisans Alain Rittiner, chargé de la coordination des sanitaires, quant à la rapidité dont ont fait preuve les équipes sur le site. «Tous nos hommes sont des professionnels du terrain. Les sauveteurs se sont déplacés dans un délai extrêmement court, à une heure où la plupart d’entre eux étaient à la maison, en train de dîner ou avec leur famille.» Dans le tunnel, la gestion des secouristes passe aussi par la maîtrise émotionnelle face à une situation des plus brutales. «Sécurisation du site, protection contre l’incendie, calage du véhicule, préparation des accès… On a tout de suite donné à nos hommes une mission pour ne pas qu’ils perdent leurs moyens quand on leur annonce que les victimes sont des enfants», se souvient Reynold Favre, chef des pompiers de Sierre. Tout comme la police, les différents sites de l’Hôpital du Valais déploient un dispositif spécial. «Chacun des collaborateurs mobilisés reçoit un dossier, avec objectifs, rôles et missions», détaille la porte-parole Florence Renggli. Elle précise que la Confédération a désigné l’Hôpital du Valais comme un des «trauma centers» de Suisse. Son plateau technique doit pouvoir appliquer vingt-quatre heures sur vingt-quatre une liste de disciplines médicales liées à la traumatologie. «Il n’y a pas eu de déficience: les 50 opérations effectuées en un temps record ont représenté une prise en charge standard.»

De son côté, Jean-Marie Bornet souligne la coordination efficace entre les polices judiciaires suisse et belge, les médecins légistes et les inspecteurs qui accompagnent les familles. «Nous avons pu rendre aux proches les corps des victimes en soixante heures, ce qui est exceptionnel compte tenu de l’ampleur de l’accident.» Quant aux autres cantons, nombreux sont ceux qui ont proposé leur aide au Valais. Un appui que le commandant, reconnaissant, a décliné. «Il vaut mieux que nous exécutions nous-mêmes le plan d’urgence, tant qu’il est possible. Si des forces externes sont intégrées, elles doivent saisir rapidement la démarche d’un plan qu’elles ne connaissent pas forcément. On perdrait dès lors un temps précieux.»

Etroite collaboration
Police, pompiers et sanitaires: une chaîne où chaque maillon respecte son cahier des charges. Cette coordination évite toute confusion. «Les médecins participent à l’extraction des victimes par les pompiers, développe Jean-Pierre Deslarzes, médecin-chef de l’Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS) en charge de la centrale 144. Initialement, ils procèdent à ce qu’on appelle un prétriage. Les corps sans vie sont déposés dans une morgue improvisée dans le tunnel, tandis que les blessés sont transférés dans un poste médical avancé pour des soins immédiats.» Celui-ci est créé selon l’environnement de l’accident. Ce sera dans ce cas-là un local de services, tout près du tunnel, entre les deux voies d’autoroute. Dès lors, les médecins évacuent immédiatement les blessés graves, par voie terrestre ou aérienne. Où accueillir les blessés? Comment gérer le passage des ambulances et des hélicoptères? C’est le poste de commandement au front qui gère la crise sur place. Des représentants de la police, des sanitaires et des pompiers montent cette unité non loin de l’accident. Active sur place jusqu’à la fin de l’intervention, elle s’assure de la sécurité du site et de la circulation des moyens de transport. «La centrale d’alarme et d’engagement sanitaire engage les moyens à un premier échelon, poursuit Jean-Pierre Deslarzes. Elle attend ensuite le feedback du site quant à l’état des blessés. Avec ces informations, elle fait venir des hélicoptères, des transports ou du matériel supplémentaire.»

Les enfants sont ventilés dans les différents hôpitaux d’après la gravité de leurs blessures. Une répartition quasi sans fausse note, selon Alain Rittiner: «Quelques enfants ont été transférés d’un hôpital à l’autre car leurs blessures se sont révélées plus graves que prévu. Dans l’ensemble, tous ont été correctement répartis. L’enjeu était de taille: nous avons gagné une heure, celle souvent dite de survie.»

Phase 2 la priorité aux familles
En parallèle de l’intervention opérationnelle, la prise en charge des proches et la protection de leur dignité. Une gestion qui commence par la communication. «C’est un aspect stratégique qui m’est directement subordonné, explique le commandant Varone. Si l’on maîtrise l’intervention au détriment de la communication, l’opération ne peut être considérée comme réussie.» D’un côté, éviter les débordements médiatiques et la panique générale. De l’autre, protéger les familles en sécurisant les accès aux hôpitaux et hôtels et en les escortant jusqu’au lieu du drame. «Il faut conduire l’information, et ne pas la subir, tout en respectant la liberté de la presse, continue Jean-Marie Bornet. Nous avons fait connaître les avancées de l’opération en offrant un accueil confidentiel aux familles.» Des proches qui, tout comme les acteurs de l’intervention, disposent du soutien des psychologues de l’OCVS.

Les crises du quotidien
Durant les semaines qui suivent l’accident, l’opération sera analysée secteur par secteur. «Nous n’avons jamais fait face à une catastrophe pareille. Mais nous n’avons jamais aussi bien géré une crise, paradoxalement», s’étonne encore Jean-Marie Bornet. Une crise de ce type, avec une dimension politique et médiatique qui dépasse les frontières cantonales et fédérales, demeure un cas à part. «Il ne faut pas oublier la multitude d’événements dont il a fallu s’occuper en plus de cette terrible catastrophe. Avec entre autres un braquage, des incendies dans une prison et dans un hôpital, des accidents graves sur l’autoroute, mentionne Christian Varone. On ne peut négliger le quotidien. Il faut le gérer comme s’il était exceptionnel.» La tragédie de Sierre aura – malheureusement – démontré que le Valais en était pleinement capable.

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Message par olicolico Lun 28 Jan 2013 - 17:38

Vidéo du début de l'intervention présentée par la police cantonale Suisse