La police de la route doit se serrer la ceinture: “Il n’y a plus d’argent pour les contrôles de vitesse et d’alcool”

En raison d'un manque de moyens, essentiellement financiers, la police fédérale de la route est contrainte à faire des économies. Dès lors, les heures supplémentaires et le travail durant le week-end seront réduits autant que possible. Cela signifie que les forces de l’ordre ne seront plus en mesure d’effectuer autant de contrôles de vitesse et d'alcool, sauf quelques exceptions, rapporte Het Laatste Nieuws.

“Nous sommes confrontés à une grave crise budgétaire”, écrit Koen Ricour, le patron de la police de la route, dans une lettre adressée à ses subordonnés provinciaux. La police fédérale manque d'argent et ne peut donc plus assumer toutes ses missions. Par conséquent, les forces de l’ordre doivent se serrer la ceinture. Et en particulier la police de la route.

An Berger, porte-parole de la police fédérale, confirme qu’il y aura moins de contrôles sur les routes. Mais ils ne disparaîtront évidemment pas. “Nous continuerons à effectuer des contrôles, notamment sur la consommation d’alcool et de drogues, en particulier dans le cadre de la campagne estivale BOB. Mais il y en aura moins, en effet. Nous devons utiliser les ressources dont nous disposons de manière rationnelle”, souligne An Berger.
“Nous devrons fixer des priorités”

Sont notamment visés: les grands contrôles annoncés au préalable, notamment le week-end. “Nous devons réduire les heures de travail supplémentaires et durant le week-end, car cela coûte beaucoup d'argent”, ajoute la porte-parole de la police. “Nous devrons fixer des priorités”, conclut-elle, en faisant référence à la campagne BOB ou le “week-end sans alcool au volant.”

Selon la police fédérale, les économies réalisées par la police de la route seront évaluées après l’été.

À noter que ces mesures ne concernent pas les zones de police locales, qui continueront évidemment à effectuer des contrôles sur leur territoire.
“Un très mauvais signal”, selon l’ACV

Ces mesures d’économie sont un “très mauvais signal”, selon Joery Dehaes, délégué ACV (CSC) de la police, interrogé par l'agence Belga. Il souligne que de cette manière, “les tâches de base de la police fédérale sont affectées”.

“Cela signifie que des ponctions seront effectuées dans le nombre d’heures de week-end et de nuit et que seul le minimum absolu restera”, explique Joery Dehaes. “C’est un très mauvais signal pour les policiers eux-mêmes, qui ne peuvent rien gagner en plus de leur salaire, et pour la société dans son ensemble. Tout le monde sait que le week-end, les conducteurs les plus ivres circulent et que la vitesse augmente la nuit”.

Selon le syndicaliste, il n’est pas concevable que la police locale soit appelée à intervenir. “En pratique, les autoroutes reviennent à la police fédérale.”
La sécurité routière est une “priorité absolue”, assure Verlinden

La ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden, souhaite que la police de la route effectue au moins autant de contrôles que durant les derniers étés, a-t-elle déclaré lundi dans une interview à HLN Live.

La sécurité routière est une “priorité absolue”, a assuré la ministre. Des contrôles doivent donc avoir lieu. “Je vais en parler avec la direction de la police fédérale et leur demander que, dans tous les cas, au moins autant de contrôles aient lieu que durant les dernières périodes estivales”, a-t-elle ajouté.

L’objectif de contrôler chaque année un automobiliste sur trois demeure, a souligné Mme Verlinden qui a rappelé que du personnel supplémentaire avait été recruté pour traiter les amendes routières.