La Direction des unités spéciales (DSU)

• L'observation.
  
• Les arrestations particulières et les interventions lors desquelles l'auteur est armé ou connu comme très dangereux.
  
• L'appui opérationnel où des moyens spéciaux sont engagés ou à mettre en oeuvre et qui nécessite une connaissance spéciale ou un savoir-faire particulier (par exemple l'engagement de négociateurs pour résoudre sans violence une prise d'otages).
  
• La protection de témoins.
  
• La fourniture d'appui et l'engagement opérationnel, aux abords et dans l'eau, ou dans l'air lorsque les circonstances exigent des techniques spéciales d'escalade ou d'intervention.
  
• L'identification de victimes. Ceci est la tâche du DVI Team (Disaster Victims Identification), aussi bien dans les cas d'accidents de circulation graves que lors de catastrophes.
  
• L'appui et l'engagement opérationnel dans le cadre des méthodes spéciales de recherches (par exemple des opérations undercover).
  
• Le recrutement, la formation et les avis techniques.
  

Des policiers très spéciaux

HAQUIN,EMILIE

lundi 19 février 2007, 03:34

A Bruxelles, un contingent de 500 hommes affectés à la DSU se charge des missions de police délicates et dangereuses.

Jeudi, la police judiciaire de Bruxelles a arrêté, avec l'aide de la DSU (direction des unités spéciales), un homme qui préparait des attaques à main armée en Belgique et qui a été condamné, en France, à seize ans de prison pour une tentative de meurtre sur un policier. Dans ce type d'opération délicate, les unités spéciales viennent presque systématiquement en appui des enquêteurs.
Mais ces policiers un peu particuliers restent méconnus. Et pour cause : ils agissent souvent de gris foncé vêtus (le noir est paradoxalement trop voyant), masqués et armés jusqu'aux dents...

La DSU est exclusivement une unité d'appui. Elle n'intervient jamais d'initiative et ne mène pas d'enquête. Son aide est demandée, en cas de besoin, par d'autres services de la police fédérale ou par des polices locales. Elle est appelée, par exemple, pour l'arrestation de personnes dangereuses ou quand une opération doit être menée très rapidement. Souvent, les deux critères coexistent.
Mais globalement, elle est engagée dès que les suspects sont armés. Les émeutes en prison, les prises d'otages, la protection de personnalités, les filatures et autres missions délicates constituent son lot quotidien.
Ils sont environ 500 en Belgique à se partager ces missions. Certains sont affectés aux filatures, d'autres à la plongée sous-marine, aux prises d'otages, aux enlèvements. Chacun a sa spécialité et s'y tient.
A l'origine, c'est à la suite des attentats aux Jeux olympiques de Munich en 1972 que l'Europe a ressenti le besoin de créer de tels services spéciaux. La Belgique a été l'un des premiers pays à réagir, avec l'Allemagne et la France, en fondant le « groupe Diane ». On peut d'ailleurs toujours admirer la statue de la déesse de la chasse à l'entrée des locaux de la DSU. Le groupe était formé à intervenir en cas de catastrophe. En 1980, le groupe Diane est devenu l'Escadron spécial d'intervention (ESI). En 1984, ont été créés à leur tour les Posa (pelotons de protection, d'observation, de support et d'arrestation), sous coordination de l'ESI.
« Pas autant de risque que pour les polices locales »
Et c'est lors de la réforme des polices, en 2001, qu'on a regroupé Posa et ESI au sein d'un même service : la DSU. Celle-ci changera à nouveau de nom lorsque la nouvelle réforme prendra cours et elle dépendra alors directement de la compétence du directeur général de la police fédérale.
Selon Luc De Witte, directeur adjoint des opérations, notre police spéciale est particulièrement bien réputée en Europe, et même à l'échelle mondiale. C'est probablement dû au fait qu'elle n'est pas uniquement affectée au terrorisme et qu'elle doit chaque jour faire face à des situations critiques. Mais il y a un revers à cette médaille : appelés sans cesse, les policiers de la DSU n'ont plus beaucoup de temps pour, justement, se former à des événements plus rares.
Ces agents se rendent sur presque toutes les interventions dangereuses. Et pourtant, selon Luc De Witte, ce n'est pas un métier si dangereux : « C'est un travail à risque, mais il ne l'est pas forcément autant que celui des polices locales. Nous sommes bien équipés et nous savons où nous mettons les pieds, pour quelle mission on nous appelle. » Car les agents locaux, eux, sont en première ligne et peuvent tomber sur un fou furieux à n'importe quel moment de la journée, sans y être préparés...